FLAGSHIP PROGRAMMES
La pandémie de COVID-19 a entraîné une crise inédite du secteur culturel. Dans le monde entier, les musées, les salles de cinéma, de théâtre et de concert, les lieux de création et de partage ont fermé leurs portes. Les droits collectés pour les créateurs ont chuté de plus de 10%, soit plus d’un milliard d’euros en 2020. De précaire, la situation de nombre d’artistes est devenue insoutenable, menaçant ainsi la diversité de la création. Dans le même temps, nous avons mesuré à quel point nous avions besoin de la culture et de la créativité, et de la diversité des expressions culturelles protégée par la Convention de 2005 de l’UNESCO. Besoin de la vitalité d’un secteur qui emploie la jeunesse, qui nourrit l’innovation et le développement durable. Besoin aussi, éprouvé au cœur de la crise, de ce que peuvent la culture et la création, dans la diversité de leurs expressions, pour notre respiration intime mais aussi pour unir nos sociétés et dessiner des horizons d’avenir. Aujourd’hui, il nous faut donner toute sa place à la culture dans les plans de relance, pour surmonter la crise. Mais il nous faut aussi répondre par des politiques de long terme à ses enjeux structurels mis en lumière par la crise. Des artistes et professionnels du secteur du monde entier se sont exprimés à ce sujet dans les débats ResiliArt organisés par l’UNESCO, pour dire la nécessité de créer des statuts pour les artistes qui leur assurent une certaine sécurité ; d’accompagner la transition numérique, en garantissant la diversité culturelle, des chaînes de valeur équitables, et une juste rémunération des créateurs par les plateformes numériques dominantes. Cette troisième édition du Rapport Re/penser les politiques en faveur de la créativité, constitue un recueil essentiel de données sur la culture et la création et offre un outil unique d’analyse de ces enjeux, à l’échelle mondiale et locale. Il dresse un nouvel état des lieux des inégalités géographiques, de genre, ou numériques qui nuisent à la diversité culturelle. Il montre ainsi l’impact de la persistance des déséquilibres dans la circulation des biens et services culturels, dans un contexte où l’application des mesures de traitement préférentiel préconisées par la Convention de 2005 par les pays développés demeurent une exception. Ce suivi des objectifs et de la mise en œuvre de la Convention de 2005 par ses 151 Etats membres peut ainsi, non seulement informer l’action publique ; mais encore l’encourager à être ambitieuse, en illustrant le rôle de la diversité et de la créativité comme source d’innovation pour des sociétés durables. L’UNESCO est ainsi déterminée à accompagner les gouvernements et les acteurs de la culture dans l’élaboration de politiques, de réglementations et d’actions culturelles d’ampleur, et à soutenir la place croissante de la culture dans les échanges internationaux au plus haut niveau. Nous l’avons entrepris en réunissant deux Forums des ministres de la Culture, en novembre 2019 et avril 2020, et en soutenant le G20 dans sa première déclaration ministérielle sur la culture ; et nous continuerons à placer la culture en haut de l’agenda politique avec l’organisation de ce rendez-vous tant attendu qu’est la Conférence mondiale sur les politiques culturelles et le développement durable (MONDIACULT) 2022. Car il est temps de faire de la culture, dans sa diversité, un véritable bien commun, de déployer tout son rôle pour façonner l’avenir.
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